Ce mardi en conférence de presse, Me Fabien Rajon, accompagné des parents d'Anne-Lise, une jeune iséroise victime de viol, a annoncé aux journalistes présents son intention d'intenter un recours contre l'Etat pour faute lourde.
L'affaire, évoquée sur notre site, remonte à octobre dernier : Anne-Lise, âgée de 17 ans au moment des faits, a subi un viol et reçu des menaces de mort de la part d'un individu, déjà condamné à huit reprises. En décembre 2018, il avait écopé de 4 ans de prison ferme pour des faits de nature sexuelle. Devant être libéré fin 2021, ce multi-récidiviste était finalement sorti en mai dernier, près de six mois avant les faits de viol dont Anne-Lise a été victime.
Selon l'avocat de la famille, il s'agit d'un "scandale judiciaire" : le suspect aurait bénéficié d'une libération conditionnelle afin de limiter la propagation du coronavirus à la prison de Lyon-Corbas, alors qu'il présentait des risques importants de récidive.
L'avocat contredit la version des faits
Une accusation réfutée par le parquet de Lyon, contredisant la version des faits de l'avocat et expliquant que l'homme n'a pas bénéficié d'une libération conditionnelle en raison du Covid. Au regard de ses anciennes condamnations, l'homme n'était pas éligible au dispositif de libération de détenus lié à la pandémie. Le parquet précise que cette décision résulte donc de l'arbitrage du juge d'application des peines, "prise sur requête du condamné et après avis favorable du service pénitentiaire d'insertion et de probation, de l’administration pénitentiaire et du parquet de Lyon."
"L’intéressé sembl[ait] prendre conscience de la gravité des faits et du dommage causé à la victime", indique le juge chargé de l'affaire.
Libre mais soumis à de strictes restrictions, son risque de récidive aurait été qualifié de "faible" par un expert psychiatre.